La paye c'est un récit,
Des vers qui forment un duel
Ayant pour matériel
Les mots les moins polis.
C'est que de la cochonaille
Bien foutue dans la rime,
Comme ça les gens s'expriment
Entre rires et mitraille.
Normalement on s'oppose,
Sans être trop sérieux,
Pour voir qui est le mieux
En poésie, pas en prose.
Les meilleures fanfares
(Pas ce truc numérique,
Émulation épique)
Ont lieu autour d'une guitare.
Une qui chante : « p'tit con,
D'où tiens-tu ta fierté ?
Tu parles même malgré
Le fait que t'as aucun don. »
L'autre qui répond : « pétasse,
T'es plus moche qu'une chienne,
À quoi bon d'être doyenne
Si tes oreilles sont crasses ? »
Ça sert comme alibi
Pour insulter les gens
Vivants ou d'autre temps,
Tout en restant ravi.
C'est plus vieux qu'la cuisine,
Partout cela existe,
N'empêche que la bonne piste
C'est l'Amérique latine.
Là-bas, nous, les Chiliens
Et autres sous-développés
Au lieu de travailler
Nous payons dès le matin.
Enfin, pour faire d'la paye
Peu importe la grammaire,
Il suffit d'avoir l'air
D'un barde très racaille.